Nous allons donc, comme d’habitude, revivre ensemble nos activités de l’année 2022.
Avec 14 conférences, 2022 a été la véritable année de reprise de nos activités suite au COVID. Et vous avez visiblement apprécié, au vu de la fréquentation élevée lors de la plupart des séances.
Conférences :
Notre cycle de conférences a été divisé en 5 grands thèmes :
- La peinture
- Les arts d’Asie
- L’art contemporain
- La vie du patrimoine bâti
- Les sciences, en référence à une exposition en cours au Musée
La peinture
Nous avons démarré l’année très fort avec un Cycle Cézanne, organisé par notre fidèle Dominique Dupuis Labbé, conservateur général du patrimoine au service des musées de France.
Les samedis 12 et 19 Février, elle nous a expliqué pourquoi il est considéré comme le père de l’art moderne. « notre père à tous », comme disait Picasso. Elle nous a aussi permis de comprendre comment Cézanne bouleversa la peinture de son temps et annonça les audaces des avant-gardes du XXème siècle.
De sa période baroque jusqu’aux Grandes Baigneuses des années 1900, en étudiant les portraits et les figures, les natures mortes et les paysages, les deux conférences dédiées à Paul Cézanne nous ont permis de vérifier son ancrage dans la tradition tout autant que son attachement fugace à l’Impressionnisme, puis le chemin solitaire vers une nouvelle expression de l’espace.
Une anecdote à propos de Paul Cézanne que nous a confiée Dominique Dupuis Labbé : un caractère épouvantable que personne n’osait déranger !
(68 part. et 72 pour la seconde conférence)
Mars (les 1er, 16 et 23) – Puis ce fut au tour de Cécile Bulté de nous entraîner dans les tourbillons d’un cycle Jérôme Bosch. Cécile Bulté est docteur en Histoire de l’art médiéval et conférencière à l’Ecole du Louvre. Elle est l’auteur d’une thèse sur les décors peints et sculptés dans l’architecture civile en France, à la fin du Moyen Âge : nous aurons l’occasion d’en reparler et de l’écouter sur ce sujet original en mai prochain.
Jérôme Bosch, ce contemporain de Léonard de Vinci, a peint une des œuvres les plus énigmatiques de l’histoire de l’art, au carrefour de la tradition médiévale et d’une nouvelle vision de la peinture.
Pour nous aider à décrypter, Cécile Bulté est allée dans le détail des peintures de ce maître de la représentation du péché et des mauvais comportements, très intéressé par la laideur du monde. Il peint comme un miroir déformant pour le spectateur qui la contemple. ; c’est ce que Cécile Bulté a appelé « les faux-semblants du monde ». Puis, elle s’est attachée à la représentation des corps : ses déformations et corruptions, avec une certaine « esthétique de la laideur ».
Nous avons aussi découvert qu’il peignait très peu les femmes, et jamais comme thème principal. Il les peignait soit vieilles, soit jeunes et pécheresses. Pas féministe du tout, ce Jérôme Bosch !
(55 part., puis 52 et 46 pour les autres conférences)
Samedi 12 novembre – Il s’agissait de parler des « Portraitistes au 17ème siècle : notamment de Nattier » dont notre Musée possède un splendide tableau, avec Fabrice Connan, historien de l’art.
Rigaud, Nattier, Van Loo, La Tour, autant de grands noms et de maîtres pour un art « à la française » allant du portrait de cour au portrait de société, en passant par les travestissements mythologiques. Entre art de cour et portrait personnel, Fabrice Conan nous a fait plonger dans la société du XVIIIème siècle.
Il nous a incités à regarder Rigaud et sa grande production d’atelier, Jean Ranc, devenu peintre de la cour espagnole, Nicolas de Largillière, la dynastie des Van Loo, Drouet et ses portraits d’enfant, et enfin Nattier, très à l’aise dans les portraits de femme.
(51 part.)
Les arts d’Asie
Samedi 2 avril – Ce jour-là, nous nous sommes envolés vers un autre continent grâce à Cyril Herrou, chargé d’enseignement supérieur à l’Ecole du Louvre, spécialisé dans l’histoire des Arts d’Extrême-Orient. Il a traité du «Jade : de sa symbolique et de ses usages en Asie ».
Le jade, depuis les sources de la Chine la plus ancienne, a toujours été considéré comme « plus précieux que l’or ». Pierre particulièrement difficile à tailler en raison de sa dureté, elle est vite associée en Extrême-Orient à des objets de prestige. Le peuple chinois lui accorde toutes les vertus dont celle d’empêcher la putréfaction des corps. Le jade, pierre d’éternité, constitue donc l’un des plus anciens éléments du mobilier funéraire chinois.
Ce matériau est demeuré, dans l’Empire du Milieu, une source d’inspiration pour différents bijoux ou comme objets de lettrés. Enfin, cette fascination pour le jade finira par toucher les pays occidentaux à l’époque moderne : en pleine vague Art Déco, la maison Cartier créera durant les années 1920-1930 de magnifiques parures d’inspiration clairement chinoise.
(42 part.)
Nous avons retrouvé Cyril Herrou le Mercredi 14 décembre pour nous parler cette fois-ci de « La légende de Bouddha doré ».
Nous avons compris avec lui que le Bouddhisme est avant tout un mode de vie, une philosophie, une éthique, devenus religion et un véritable ciment spirituel de l’Asie.
La vie exemplaire et édifiante de cet être d’exception a inspiré d’innombrables représentations artistiques. A partir d’un socle iconographique originaire de l’Inde, puis diffusé dans l’ensemble des pays asiatiques, la mise en image de la vie du Bouddha constitue une part essentielle des arts religieux du monde extrême-oriental. De l’Afghanistan au Japon, de la Chine à l’Indonésie, tous les artistes ont tenté de retranscrire le destin du Bienheureux, de sa naissance miraculeuse à Lumbini jusqu’à son ultime trépas à Kushinagar.
Cyril Herrou nous a éblouis ce jour-là avec de très belles œuvres issues du musée Guimet.
(x part.)
L’art contemporain
Mercredi 23 novembre – « Sculpter au 20ème siècle : Jean Arp » par Dany Io, sculpteur. Diplômée d’histoire de l’art et sculpteur contemporain, Dany IO travaille le marbre, la pierre ou le bronze. Installée à Cheveux, elle expose régulièrement dans la région, et bien au-delà.
Nous lui avions demandé de venir nous parler de Jean ARP, artiste de la 1ère moitié du XXème siècle.
De cet artiste plasticien, alsacien, né allemand et naturalisé français, nous avons pu déceler 2 périodes de création. D’abord, entre 1915 et 1930, au sein du fameux mouvement DADA, il participe à la libération des champs artistiques. Son oeuvre postérieure est plus personnelle, plus imaginative. Je vous rappelle ses propos :
« L’art est un fruit qui pousse dans l’homme, comme un fruit sur une plante ou l’enfant dans le sein de sa mère. Mais tandis que le fruit de la plante prend des formes autonomes et ne ressemble jamais à un aérostat ou à un président en habit, le fruit artificiel de l’homme fait preuve la plupart du temps d’une ressemblance ridicule avec l’aspect d’autre chose. (…) J’aime la nature, non ses succédanés. L’art illusionniste est un succédané de la nature ».
Ses sculptures vont affirmer l’originalité de son univers créatif qui le rattache au biomorphisme, initié par Brancusi et déployé par Miro, entre autres artistes.
(x part.)
La vie du patrimoine bâti
Samedi 26 mars – C’est Cécile Voyer qui nous a fait remonter le temps avec « Les grands tympans sculptés du jugement dernier au 12ème siècle ». Cécile Voyer est professeur d’histoire de l’art médiéval à l’Université de Poitiers.
Les plus grands portails sculptés de la première moitié du XIIème siècle évoquent le retour du Christ à la fin des Temps (Beaulieu-sur-Dordogne, Moissac) ou le Jugement dernier (Conques, Autun). Cécile Voyer a analysé devant nous, comme elle sait si bien le faire, le langage de ces images. Elle nous a permis d’approcher la pensée et le contexte qui ont présidé à la conception des magnifiques tympans sculptés de Sainte-Foy de Conques et de Saint-Lazare d’Autun, notamment. Des lieux qui valent le voyage à eux seul.
(55 part.)
Samedi 14 mai – Nous nous sommes transportés à « Versailles, son roi et sa cour : le coup d’éclat permanent » avec Alexandre Maral, conservateur général au château de Versailles. Il y est responsable des collections de sculpture et directeur du Centre de recherche. Nous le retrouvons toujours avec beaucoup de plaisir, tant ses connaissances sont grandes et qu’il sait nous les faire partager.
Alexandre Maral nous a immergés dans la vie quotidienne de Versailles qui devient, à partir de 1682, la résidence permanente de la cour et du gouvernement. Là, au sein d’un palais immense et à travers des intervenants de tous ordres, du valet au monarque, il nous a expliqué les mécanismes de la cour, processus de décision, répartition des services, préséances et disgrâces et comment tout n’existe que par et pour le souverain, y compris dans le domaine artistique où Versailles exerce un rayonnement incomparable. La monarchie absolue, telle que l’a voulue Louis XIV, où les ressorts du pouvoir sont masqués par une perpétuelle représentation, se maintiendra jusqu’en 1789.
(69 part.)
Mercredi 26 octobre – Frédéric Chasseboeuf, historien et chercheur spécialiste de l’architecture charentaise a ouvert la saison de fin d’année en nous a fait découvrir ou redécouvrir « Les maisons de campagne en Pays Rochelais ».
Comme dans toutes les périphéries de villes où le négoce domine, La Rochelle a généré de nombreuses maisons de campagne. A la différence de la traditionnelle « maison aux champs », il s’agit d’édifices spécifiques qui racontent, à leur manière, les heures fastes du commerce rochelais. Implantées dans des zones aujourd’hui en forte tension immmobilière, beaucoup ont malheureusement disparu et les demeures qui subsistent constituent un patrimoine aussi significatif que fragile et qui se révèle parfois délicat à préserver.
Il nous a notamment recommandé de visiter le château de Buzet, et de le faire en été pour mieux l’apprécier.
(33 part.)
Les sciences
Samedi 26 février – Nous nous sommes intéressés à « Sigaud de La Fond : un scientifique révolutionnaire » avec l’aide de Christelle Langrand, professeur agrégée de chimie est co-auteur d’une quinzaine de manuels de physique-chimie
Nous avons organisé cette conférence à l’occasion de l’exposition « Enseigner la physique, tout un art ! « qui se déroulait en même temps dans notre Musée, regroupant justement quelques instruments construits par Sigaud de La Fond.
Souvenez-vous, Joseph-Aignan Sigaud de La Fond, qui vécu au siècle des Lumières, fut un promoteur reconnu et apprécié des toute jeunes sciences expérimentales, par le biais de tous les médias disponibles au XVIIIème siècle. Il fut aussi un humaniste soucieux d’œuvrer au bénéfice du bien commun, tout en ayant su s’élever au-dessus de la mêlée révolutionnaire
(25 part.)
Mécénat
Le vendredi 10 juin, nous avons inauguré une nouvelle formule pour notre soirée mécénat en vous invitant à un cocktail, précédé d’une conférence et bien sûr suivie de notre traditionnelle tombola. Nos généreux donateurs et mécènes de l’Association y étaient bien sûr conviés. Aujourd’hui est encore l’occasion de les remercier chaleureusement, car ils ne manquent jamais à nos sollicitations.
Cette soirée festive et conviviale constituait en effet l’occasion, comme chaque année, de collecter des fonds pour la restauration de pièces des collections de nos musées ou l’acquisition de nouveaux objets. Et vous avez répondu massivement présents.
En 2022, la somme recueillie a contribué à la restauration de 16 planches pédagogiques illustrant Les Fables de La Fontaine. Datant de 1914, elles sont l’œuvre de Benjamin RABIER, illustrateur exceptionnel.
Ces lithographies en couleur sont entrées dans les collections du Musée d’Agesci par donation, en 1992, de la part de l’École primaire Agrippa d’Aubigné à Niort. Elles ont été exposées dans le hall du musée, dans le cadre d’un accrochage relatif à Benjamin Rabier et l’imagerie scolaire.
Nous avons contribué à leur restauration pour la somme de 2 000 euros.
La partie conférence de cette soirée a été assurée par Philippe Altmeyerhenzien, historien et collectionneur de gravures du 18ème. En référence au thème de notre soirée, il nous a parlé des « Financiers, nouveaux mécènes des arts au 18ème siècle ».
En posant la question « Qu’est-ce que le mécénat ? » il s’est intéressé aux demeures, aux collections, aux commandes et protections offertes par ces nouveaux mécènes aux artistes. Qui étaient-ils : fermiers généraux, receveurs des finances ou encore trésoriers. Nous avons essayé de saisir ce soir-là ce que ce mécénat avait de novateur et s’il existait une manière « financière » de collectionner et en quoi elle différait du « Grand Mécénat » traditionnel.
Visites :
Nous avions prévu 2 sorties en 2022 :
La première, le mercredi 15 juin.
Nous étions 25, partis en covoiturage. 1ère étape : le pigeonnier de Tourtenay. Un lieu unique en son genre, puisqu’il n’existe que 2 pigeonnier enterrés au monde : le nôtre et un autre en Capadoce. Accueillis avec une grande gentillesse par l’une des propriétaires du lieu, elle nous a fait non seulement les honneurs de son patrimoine, mais aussi conté comment son père s’était engagé dans la Résistance de la région, au prix de sa liberté.
Nous avons ensuite faite une halte reposante à Montreuil-Bellay sous des ombrages bienvenus pour déjeuner. Puis nous nous sommes dirigés vers le château de Brézé. Là aussi surprise : nous y avons découvert 2 châteaux pour le prix d’un : un château classique et un autre totalement souterrain, doté de défenses incroyables. Pour preuve : il n’a jamais été pris !
Toutes ces visites souterraines ont été bienvenues et appréciées par cette très chaude journée.
Une deuxième sortie était proposée à Poitiers le 30 septembre. Il était prévu de découvrir les fresques peintes de St Hilaire, de Notre-Dame la Grande, et celles, récemment mises à jour à la Cathédrale, sous la houlette de notre experte Cécile Voyer.
Il faut bien avouer que cette proposition n’a pas fait l’unanimité puisqu’elle a dû être annulée faute de participants ! Nous en avons pris acte et, après échange avec certains d’entre vous, avons conclu que cette proposition n’avait peut-être pas été assez expliquée quant à son contenu.
Relations avec la FFSAM :
Le congrès de notre fédération s’est tenu l’an passé à Poitiers du 1er au 3 avril. Nos membres du bureau se sont relayés pour assister aux travaux qui s’y sont déroulés, notamment sur la manière d’étendre l’audience des Associations des Amis des Musées.
Conférence de presse :
Nous avions convié nos amis journalistes, vendredi 7 octobre, afin de leur présenter notre programme de la nouvelle saison. Comme à l’accoutumée, il nous ont fidèlement servi un bel article dans les journaux du lendemain, ce qui participe à nous faire mieux connaître du grand public.
L’année 2023 est déjà bien commencée. Les prochaines dates à retenir avec 2 de vos conférencières favorites : Dominique Dupuis-Labbé le mercredi 26 avril qui nous parlera de Braque et Cécile Bulté, le mercredi 24 mai qui nous fera une conférence originale sur les « Plafonds peints et images domestiques médiévales » Sans oublier notre rendez-vous soirée mécénat le jeudi 8 juin, avec une conférence rare de Fabrice Conan sur Mme Vigée Lebrun.
Je vous remercie.
